Violence fondée sur le genre : Mythes et réalités
Une étude réalisée par le gouvernement du Canada sur les actes de violence déclarés par la police en 2017 a révélé que la grande majorité (81%) des Canadiens accusés d’actes de violence dirigés contre des filles et des jeunes femmes par la police étaient des hommes, et que cela était similaire pour les garçons et les jeunes hommes (79%).
…seuls trois auteurs sont déclarés coupables. On ne croit pas les survivantes à partir du poste de police : en 2017, le Globe and Mail révélait que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) rejetait 1 plainte d’agression sexuelle sur 5 comme étant « sans fondement » et « non fondée ». Pour vous donner une comparaison, 1 plainte pour agression physique sur 10 est rejetée, et ce taux est beaucoup plus faible pour tous les autres types de crimes.
Même à ce moment-là, la condamnation ne garantit pas que les auteurs sont correctement réhabilités et cela ne signifie certainement pas que les survivantes obtiennent le soutien et les services dont elles ont besoin. Le système judiciaire n’est qu’un élément du casse-tête et ne s’attaque guère aux causes profondes de la violence fondée sur le genre.
En 2017, le gouvernement fédéral a publié Il est temps : La stratégie du Canada pour prévenir et combattre la violence fondée sur le sexe. Cette stratégie est un pas dans la bonne direction pour lutter contre la violence fondée sur le genre : elle implique de nombreuses agences gouvernementales et inclut un financement vital pour de nombreuses organisations sur le terrain luttant contre la violence fondée sur le genre. Mais la stratégie n’est qu’un pas. Pour commencer, il ne couvre que les zones de compétence fédérale, alors que nous avons besoin de la coopération totale des gouvernements fédéral, territoriaux, provinciaux, municipaux et autochtones pour lutter efficacement contre la violence fondée sur le genre.
Par exemple, en étendant le plan au-delà de la compétence fédérale, le gouvernement du Canada pourrait collaborer avec toutes les provinces et tous les territoires pour mettre en œuvre des programmes d’études sur la violence fondée sur le genre à tous les niveaux de la scolarité.
En 2012, l’ONU a appelé les pays à élaborer des plans d’action nationaux pour lutter contre la violence sexiste. Le Canada peut et devrait prendre une position de chef de file mondial et développer un rôle que les organismes d’équité entre les genres attendent depuis très longtemps. En partenariat avec de nombreux organismes de femmes, YWCA a élaboré un plan directeur pour un tel plan.
« L’étranger dans une ruelle sombre » est la perception la plus courante de la violence sexuelle ; cependant, la recherche montre que dans 82 % des cas, une personne connue de la victime, y compris des amis, des partenaires et des conjoints, commet l’agression sexuelle. La majorité des incidents se produisent également dans des espaces privés, comme un lieu de résidence.
Former les gens à se défendre physiquement ne change pas les comportements des agresseurs – et cela donne aussi aux femmes la responsabilité de se défendre plutôt que de se concentrer sur les agresseurs et les forces plus importantes qui renforcent la violence liée aux genres.
D’autres stratégies comprennent l’intervention des témoins, l’application des politiques de sécurité au travail, le renforcement du soutien économique pour les femmes-cis, les trans-femmes, les non-binaires et les bispirituels, et l’enseignement aux enfants et aux adolescents du consentement et des relations sécuritaires.
Le nombre de fausses déclarations pour agression sexuelle est très faible, à peu près le même que le nombre de fausses déclarations pour d’autres crimes au Canada. Le véritable problème est la stigmatisation vécue par les survivantes de la violence sexiste. Cela limite leur accès ou leur capacité à demander justice, à obtenir du soutien ou même à parler de leur expérience.
Cela se produit sur les lieux de travail, dans les écoles et dans d’autres institutions publiques. Elle persiste en raison des systèmes judiciaires, des premiers intervenants et des lois qui font souvent taire et blâment les victimes de violence. Même si certains incidents se produisent en privé, les répercussions physiques, sociales et financières de la violence suivent les victimes en public.
La violence fondée sur le genre est un problème public lié au racisme, à la pauvreté, au colonialisme, aux phobies queer et trans, et plus encore. Elle est omniprésente dans notre société et touche les femmes, les filles, les personnes trans et bispirituelles de tous les milieux.
Et 39 % des Canadiennes ont été victimes d’agression sexuelle au moins une fois depuis l’âge de 16 ans.
Le problème ne s’améliore pas non plus : les taux de violence fondée sur le genre sont également restés les mêmes depuis 2004, malgré la diminution de toutes les autres formes de criminalité au cours des 15 dernières années.
La discrimination fondée sur le genre inscrite dans la Loi sur les Indiens en est un exemple : pendant des siècles, les femmes des Premières nations qui épousaient des hommes non inscrits ont perdu leur propre statut, ce qui les empêchait d’avoir accès aux avantages des traités, de vivre dans les réserves et de participer aux cérémonies et aux rituels sur leurs terres ancestrales.
Même aujourd’hui, les femmes des Premières nations qui ont perdu leur statut et leurs enfants en subissent encore les répercussions et ont un accès limité aux avantages des traités. Cette loi est l’une des nombreuses structures coloniales qui rendent les femmes, les filles et les personnes bi-spirituelles autochtones vulnérables à la violence.
Selon une enquête de la SRC, on estime que 15 milliards de dollars en recettes fiscales fédérales (lien en anglais) perdus chaque année parce que les riches Canadiens cachent leurs biens à l’étranger dans des paradis fiscaux. Pour vous donner un aperçu de ce qu’est l’équivalent : tout le Canada dépense 14,6 milliards de dollars pour l’éducation postsecondaire, l’aide sociale et les services sociaux (comme les services de garde d’enfants) réunis.
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