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Network of Neighbours

Published on 20/10/2023 by Jennifer Gordon

Network of Neighbours est né dans les premiers jours de la pandémie COVID 19. Comme des dominos, les lieux qui servaient de points d’intervention naturels en cas de violence basée sur le genre (VBG) – épiceries, salons, cafés, services sociaux, agences gouvernementales et lieux de rencontre publics – ont réduit leurs horaires ou ont été complètement fermés. Au moment même où ces points d’intervention naturels avaient des difficultés, les ordres de rester à la maison sont entrés en vigueur, ce qui a rendu beaucoup d’entre nous hyper dépendant·e·s des membres de nos foyers et de nos voisins immédiats pour de nombreuses choses, y compris les soins. Cette situation a donné l’occasion de créer un réseau de voisin·e·s dans la région de Waterloo permettant de servir de points d’intervention naturels ayant des compétences et les connaissances nécessaires pour dépasser leurs propres peurs et se sentir en confiance pour aider en cas de situation de violence basée au genre. 

Network of Neighbours enseigne aux voisin·e·s bienveillant·e·s de tous les jours les moyens de soutenir une personne faisant face à de la violence basée sur le genre. La formation aide les participant·e·s à apprendre sur la nature de la violence liée au genre et comment la reconnaître, comment elle se comporte, s’aggrave et se répète, les interventions utiles dans différentes situations, et leur donne l’occasion de mettre leurs connaissances en pratique grâce à des scénarios de cas réalistes. L’aspect le plus unique de cette formation est qu’elle est entièrement construite à partir d’une approche de réduction des dommages, permettant aux participant·e·s d’explorer comment elles·iels·ils peuvent contribuer à réduire les dommages causés par la violence basée sur le genre, dans n’importe quelle situation, et avec n’importe quelle personne qui subit de la violence basée sur le genre, quels qu’en soit le type et l’intensité. Cette approche remet également en question l’hyperfocalisation traditionnelle sur le fait qu’une personne « quittant » une situation de violence est le marqueur de réussite d’une intervention. Il s’agit plutôt de comprendre que les situations de violence basée sur le genre sont nuancées et que le fait de quitter ces situations est fortement contextualisé et que c’est à l’individu de choisir comment, quand et même si. Il s’agit alors d’accepter que la violence basée sur le genre puisse se poursuivre pour la personne concernée et de recentrer l’attention sur la manière de réduire le pouvoir et les effets néfastes de la violence pour cette personne. 

Pour la plupart, cette réalité n’était pas facile à accepter, mais il s’agit d’un moyen essentiel de prévenir d’autres préjudices susceptibles de survenir en cas d’intervention. Pour nos participant·e·s, l’idée qu’elles·iels·ils pourraient « aggraver les choses » en intervenant constituait un obstacle majeur à leur implication et une source essentielle de culpabilité. Une approche de réduction des dommages pousse à réfléchir de manière critique aux actions menées par les aidant·e·s, afin de vous assurer que votre aide continue à réduire les dommages tout au long de votre parcours d’aidant·e. Cette approche a également incité les participant·e·s à aller au-delà des interventions par défaut telles que l’appel à la police, en particulier sous couvert d’anonymat, car nous savons que souvent, si aucune accusation n’est portée, cela peut aggraver la situation et conduire à des situations d’escalade de la violence. 

En tant qu’individus, ce qui nous motive à participer à des interventions communautaires comme celle-ci est souvent quelque chose de personnel, c’est une occasion manquée, un regret, une profonde méconnaissance, ou même une préoccupation sincère pour quelqu’un et le désir de voir un monde meilleur pour cette personne. Un changement monumental au sein d’une communauté passe d’abord par l’encouragement des personnes prêtes à participer au changement, le reste peut suivre. La plus grande leçon que j’ai apprise grâce à Network of Neighbours est le pouvoir de changement absolu qui émane de celles·ceuxes·ceux qui ont déjà « adhéré » et qui ont juste besoin d’être soutenus et orientés sur ce qu’il faut faire avec leur désir de créer des communautés plus fortes et plus sûres pour les femmes (elle, iel, nous). 

Les interventions communautaires ont rarement le privilège d’exister suffisamment longtemps, mais je suis convaincue que celles·ceuxes·ceux qui se sont sentis concerné·e·s par Network of Neighbours perpétueront son héritage dans les petits moments comme dans les grands, et que les femmes de la région de Waterloo seront plus en sécurité grâce à lui. 

 

  

Bio: Jennifer est une macro-travailleuse sociale primée qui a été reconnue pour son travail en matière de développement communautaire, de plaidoyer, de recherche et de conception de programmes. Elle fait partie du mouvement YWCA depuis plus de 10 ans, travaillant au YWCA Cambridge, YW Kitchener-Waterloo et avec YWCA Ontario en tant que consultante avec son entreprise Pineapple Flags qui aide les organisations à but non lucratif à bâtir des actifs et à surmonter les obstacles pour réaliser le changement qu’elles souhaitent voir dans leurs communautés. Jennifer est titulaire d’une maîtrise en travail social de l’Université Wilfrid Laurier et travaille dans le domaine de la VBG depuis 15 ans. Elle a occupé des postes dans le domaine de la prévention auprès des jeunes, du soutien de première ligne et de la recherche, et elle milite désormais en faveur d’un changement de politique aux niveaux local, provincial et national. 

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