14 mars 2025
Le gouvernement canadien supprime le poste de ministre des Femmes et Égalité des genres pendant qu’un sommet des Nations Unies sur les droits des femmes se déroule.
Siège de l’ONU, New York – Il est inacceptable que le nouveau Premier ministre canadien ait supprimé le poste de ministre des Femmes et Égalité des genres et de la Jeunesse (FEGC) dans son cabinet nouvellement annoncé. Cette mesure régressive sape des décennies de progrès vers l’égalité des genres et la représentation politique au Canada. Même dans un cabinet restreint, censé répondre à des pressions économiques spécifiques, l’absence de ce ministre dédié envoie un message troublant sur les priorités du gouvernement actuel et son engagement à faire progresser les droits des femmes intergénérationnelles, des personnes 2ELGBTQIIA+ et l’égalité des genres en général. Une économie forte exige que nous investissions dans des politiques féministes, comme les soins de santé, l’assurance médicaments, la garde d’enfants, le plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le genre, et bien plus encore. L’égalité des genres n’est pas une réflexion a posteriori ; c’est l’épine dorsale d’une économie forte et d’une société résiliente.
FEGC doit conserver un poste dédié au cabinet. La consolidation de ces responsabilités dans un portefeuille plus large compromet l’attention, l’expertise et les ressources nécessaires pour s’attaquer efficacement aux problèmes systémiques. En termes simples, cela ne fonctionnera pas. L’égalité des genres exige un leadership dédié, une responsabilité et une attention soutenue – rien de tout cela ne peut être adéquatement réalisé lorsqu’elle est traitée comme une réflexion a posteriori au sein d’un ministère plus large et sans rapport.
Cette décision, qui démantèle le mécanisme national pour les droits des femmes et l’égalité des genres, a des implications de grande portée. Elle intervient dans un contexte plus large de réaction internationale contre les droits des femmes et l’égalité des genres, avec des pays qui reviennent sur les protections et les structures de soutien. Nous sommes également très préoccupées par le fait que le portefeuille des jeunes féministes soit dépriorisé. Cela relègue les jeunes féministes au Canada au second plan dans les prises de décision, leur arrachant une place durement gagnée à la table au moment le plus critique.
Cette semaine, 189 pays, dont le Canada, examinent 30 ans de progrès en matière d’avancement des femmes. La suppression de ce poste au cabinet est une trahison des principes énoncés dans la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, que le Canada a longtemps soutenus. De plus, cela contredit l’esprit de la Politique d’aide internationale féministe du Canada et les efforts en cours pour résoudre la crise des femmes autochtones disparues et assassinées et des personnes 2ELGBTQIIA+.
La suppression de ce poste au cabinet n’est pas seulement une perte symbolique ; elle a des implications concrètes pour des millions de femmes, de personnes de diverses identités de genre et de travailleuses au Canada qui comptent sur le gouvernement pour protéger leurs droits et faire avancer leurs intérêts. De plus, l’engagement du Canada envers les droits des femmes, l’égalité des genres et la pleine participation à la société dépend du financement soutenu, de l’élaboration de politiques et des mesures de responsabilisation de ce ministère.
Il est impératif que le Premier ministre reconsidère cette décision et rétablisse un ministre dédié aux Femmes et Égalité des genres et à la Jeunesse pour s’assurer que ces questions cruciales restent au premier plan de l’agenda politique du Canada.
Les personnes au Canada n’ont pas à choisir entre l’économie et les priorités sociales critiques.
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