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Alors que la saison de la fierté bat son plein, des rhétoriques haineuses et des incidents préjudiciables sont aussi en augmentation. Des organisations comme Egale ainsi que YWCA Canada nous rappellent que ce Mois International de la Fierté est plus qu’une parade animée, mais aussi un moment pour mettre de l’avant que des violences sont toujours d’actualité et que des acteur•trice•s de changement ne cessent de plaider et de faire avancer les droits fondamentaux des communautés 2SLGBTQIA+.
Augmentation de la violence anti-2SLGBTQIA+
Le Canada est souvent perçu comme un havre progressiste pour les droits des communautés 2SLGBTQIA+. Pour autant, les progrès durement acquis en matière de droits sexuels et de genre sont érodés par les récentes attaques qui visent et compromettent les minorités sexuelles et de genre. Depuis plus de 3 ans, nous avons connu une augmentation de la violence motivée par la haine contre les communautés 2SLGBTQIA+ dans les espaces en ligne et hors-ligne. Trans PULSE dans son rapport de 2020 soulignait que dans les 5 dernières années 72% des répondant•e•s trans et/ou non-binaires racisé•e•s avait connu du harcèlement verbal et près de 49% avaient connu du harcèlement sexuel (Chih et al., 2020).
Un récent rapport réalisé par Brianna Jaffray, du centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, évoque que cette violence pouvait commencer dès l’âge de 15 ans et se manifeste en public, en ligne et/ou au travail (Jaffray, 2020). Dans les écoles, 64% des participant•e•s rapportent entendre des commentaires homophobes quotidiennement ou hebdomadairement (Peter et al,2021). Alors que les élèves font face quotidiennement à la violence verbale, physique et psychologique, leur environnement scolaire ne les protège que très peu. Alors que plus du trois quarts des élèves trans qui vivent du harcèlement physique tentent de le rapporter, ces dernier•ère•s considèrent la réponse du personnel et le corps professoral inefficace pour s’adresser au harcèlement transphobe (Peter et al., 2021). Cette violence étant encore plus intensifiée pour les élèves racisé•e•s et est ressentie de manière plus aiguë par les élèves autochtone 2SLGBTQIA+.
Quand la violence en ligne et la violence hors ligne ne se dissocient plus
Que ce soit dans la rue ou sur nos écrans, la haine sous toutes ses formes est une préoccupation majeure. Lorsqu’elle se manifeste par le biais de moyens technologiques, ses conséquences sont multiples et le potentiel de nuisance est amplifié. Comme l’a déclaré un•e participant•e au groupe de discussion #bloquonslahaine de YWCA Canada, « [il] est beaucoup plus facile de commettre de la haine et de la violence en ligne lorsque vous dissimulez votre identité et que vous vous cachez derrière un écran » tout en rajoutant que « les agresseur•e•s se nourrissent de l’anonymat ». Le rapport #Bloquonslahaine de YWCA Canada, démontre comment les jeunes du Canada, en particulier ceux•celles issu•e•s de groupes historiquement et structurellement marginalisés, font l’expérience de la haine en ligne, « Les jeunes en situation de handicap sont 70 % plus susceptibles d’être directement victimes de la haine en ligne, les jeunes des communautés 2SLGBTQIA+ et Autochtones sont environ 60 % plus susceptibles, et les jeunes Noir·e·s sont 53 % plus susceptibles d’être la cible de la haine en ligne».
Ce qui en ressort de ce rapport sur la haine en ligne est un appel à l’action de la part des jeunes à travers le Canada. Les recommandations comprennent des mesures concrètes pour les plateformes sociales en ligne, le gouvernement fédéral canadien, les organisations communautaires et à but non lucratif, les jeunes et tous les utilisateur·trice·s de plateformes en ligne. L’augmentation récente des incidents liés à la haine n’est pas une coïncidence. Elle est alimentée par des acteur•trice•s s organisé•e•s et motivé•e•s; et facilitée par des systèmes et des politiques qui le soutiennent et ne défendent pas suffisamment les communautés ciblées. Pour s’opposer à cette marée montante, il faut une approche systémique globale, impliquant une action collective coordonnée par de multiples secteurs et parties prenantes pour répondre efficacement à la haine numérique. Les premiers pas seraient la reconnaissance du fait que la haine en ligne est le reflet des systèmes d’oppression et de marginalisation hors ligne.
En effet, historiquement les communautés 2SLGBTQIA+ du Canada ont connu de manière disproportionnée de l’itinérance, risques à l’être ou même en besoin impératif. Ce qui est particulièrement vrai pour les peuples autochtones, les immigrant•e•s, nouveau•elle•s arrivant•e•s, et les personnes en situation de handicap des communautés 2SLGBTQIA+. Comme le souligne le rapport Trans PULSE, Les participant•e•s autochtone trans et non-binaires adultes font face à un taux élevé de perte de logement (20.3%), de déménagement (35.8%) ou même encore d’insécurité alimentaire (27.1%) (Li et al., 2023). Les expressions en ligne de la violence motivée par la haine ne peuvent être détache de la réalité hors-ligne et nécessite une approche systémique pour mettre fin à la discrimination persistante. Tu peux lire le rapport #Bloquonslahaine. Pour en savoir plus sur les autres recommandations qui en résultent des consultations des jeunes à l’échelle du Canada.
Agir avec les organisations et les activistes 2SLGBTQIA+
Le démantèlement des expressions et des systèmes de violence en ligne est un travail collectif. Rejoignez-nous pour soutenir les campagnes suivantes :
- Momentum lança sa première campagne fédérale #Act4queersafety avec le soutien de plus de 100 organisations, appelant le gouvernement à agir face à l’augmentation de la violence contre les membres de la communauté 2SLGBTQIA+.
- Égale a lancé la campagne #protegeonslafierte pour mettre de l’avant les 6 423 incidents de haine anti-2SLGBTQIA+ que l’organisation a recensés au Canada au cours des trois premiers mois de l’année 2023.
Faites en sorte que votre impact soit aussi fort que votre fierté. Faites des dons et du bénévolat auprès de ces organisations:
