Le premier plan canadien de relance économique féministe en huit points propose une feuille de route pour réagir à la crise économique comparable à la Grande Dépression – Nouveau rapport du GATE et de YWCA Canada
Le Plan met en évidence de quelle manière la lutte contre le racisme systémique et une hausse des investissements dans les services de garde, le logement et l’accès à Internet peuvent accroître la sécurité économique des communautés partout au Canada
28 juillet 2020
Toronto, ON — Sur tous les fronts, la pandémie de COVID-19 s’est attaquée aux gains durement acquis en matière d’égalité des genres. Des licenciements massifs à l’augmentation du travail non rémunéré, en passant par la hausse de violence familiale, les femmes sont touchées de façon disproportionnée par la crise sanitaire et économique qu’a provoquée la COVID-19.
Publié dès aujourd’hui, le rapport intitulé Un plan de relance économique féministe pour le Canada: Faire fonctionner l’économie pour tout le monde, co-écrit par l’Institute for Gender and the Economy (GATE) de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto et YWCA Canada, propose un plan en huit points pour éliminer les obstacles systémiques et accroître la sécurité économique des femmes, des personnes bispirituelles et des personnes de genre divers.
« Les impacts de la COVID-19 sur les plans économique, sanitaire et social ont été dévastateurs pour les populations avec lesquelles nous travaillons. Que l’on pense à la perte d’emplois stables, la pénurie de services de garde et la lutte contre toutes les formes de discrimination, de haine et de violence, il nous apparaît évident que nous ne pouvons plus revenir à nos anciennes façons de faire. Nous avons besoin d’une toute nouvelle approche qui combine l’économie et l’égalité des genres. Notre plan propose une feuille de route et sert de point de départ pour passer à l’action », déclare Maya Roy, PDG de YWCA Canada.
Le Plan demande de poser une attention particulière aux besoins et aux expériences uniques des populations noires, autochtones et racisées, des personnes ayant un handicap, des communautés 2SLGTBQAA+, des travailleurs migrants, des personnes à faible revenu, des nouveaux arrivants et des autres groupes aux prises avec des obstacles systémiques et vivant de l’exclusion et de l’oppression.
« On pourrait croire que les enjeux d’égalité et de diversité sont des problèmes secondaires que nous n’avons pas les moyens de régler pendant une pandémie. Notre analyse démontre plutôt qu’il faut absolument tenir compte du genre, de la couleur de peau, de l’identité autochtone et d’autres facteurs pour engendrer une reprise vigoureuse. La crise actuelle a mis en évidence de nombreuses inégalités sociales, et reconstruire en mieux nous permettra d’accroître la prospérité économique et sociale du Canada », affirme Sarah Kaplan, directrice de l’Institute for Gender and the Economy.
Le Plan émet huit recommandations principales pour mieux reconstruire l’économie afin qu’elle devienne plus inclusive et, par le fait même, plus résiliente aux crises futures.
Voici les huit axes du Plan :
1) L’intersectionnalité : comprendre le pouvoir
2) S’attaquer aux causes profondes du racisme systémique
3) Le travail de soins, un travail essentiel
4) Investir dans des emplois de qualité
5) Combattre la pandémie de l’ombre
6) Soutenir les petites entreprises
7) Renforcer les infrastructures pour favoriser la relance
8) Diversifier les voix dans les prises de décisions
Le Plan s’ouvre en reconnaissant que le racisme systémique envers les populations noires et autochtones doit être à la tête des priorités de la relance post-pandémie, notamment grâce à la mise en application des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, des appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et des recommandations du Caucus canadien des parlementaires noirs.
L’économie des soins se trouve au cœur du Plan. Même avant la crise actuelle, l’accès à des services de garde abordables et de qualité était restreint. La pandémie a démontré que ces services sont essentiels. Sans eux, il est impossible de relancer l’économie et nous courons le risque de voir le marché du travail démuni d’une génération complète de parents; des femmes, pour la plupart.
Comme le remarque l’énoncé économique fédéral le plus récent, le PIB du Canada connaîtra une baisse considérable et le pays verra sa croissance économique dégringoler à des niveaux inconnus depuis la Grande Dépression. Afin de reconstruire en mieux, le Plan recommande que le Canada investisse sans tarder au moins 1 % de son PIB annuel dans le secteur de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants. En créant de nouveaux emplois, en investissant dans la nouvelle génération de travailleurs et en réduisant la charge de travail non rémunéré que doivent supporter les femmes depuis le début de la pandémie, la reprise de l’économie sera plus rapide.
Le Plan recommande également d’améliorer les conditions des travailleurs précaires et migrants en instaurant des congés de maladie payés pour tous et en procédant à une réforme de l’assurance-emploi. Il soulève aussi que des investissements immédiats dans des infrastructures essentielles comme les logements abordables, l’eau potable et l’accès à Internet sont indispensables pour solidifier la reprise du Canada.
Pour consulter le Plan dans son entièreté et pour vous inscrire et en savoir plus, visitez le www.feministrecovery.ca.
À PROPOS DE L’INSTITUTE FOR GENDER AND THE ECONOMY (GATE)
L’Institute for Gender and the Economy (GATE) de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto fait la promotion d’une compréhension des inégalités de genre et propose des manières de les éliminer – grâce à la participation de personnes de tout genre – dans le monde des affaires et, de façon plus générale, dans l’économie. GATE transforme le dialogue sur l’égalité entre les genres en : ayant recours à une démarche de recherche rigoureuse pour examiner les mécanismes cachés qui propagent l’égalité des genres; finançant, traduisant et diffusant des recherches universitaires innovatrices; et en mobilisant des cadres supérieurs, des décideurs et des étudiants dans l’élaboration de nouvelles solutions pour atteindre l’égalité, faire avancer les carrières et favoriser la prospérité économique.
À PROPOS DE YWCA CANADA :
YWCA Canada est une voix principale pour les femmes, les filles, les personnes bispirituelles et les personnes de sexe divers. Depuis 150 ans, nous sommes à l’avant-garde d’un mouvement qui vise à combattre la violence contre les sexes, à construire des logements abordables et à promouvoir l’équité sur le lieu de travail. Nous nous efforçons de faire progresser l’équité entre les sexes en répondant aux besoins urgents des communautés, par des actions de sensibilisation nationales et des initiatives locales. Les YWCA locales investissent plus de 258 millions de dollars par an pour soutenir plus de 330 000 personnes à travers le pays. Aujourd’hui, nous engageons de jeunes leaders, des communautés diverses et des entreprises partenaires pour réaliser notre vision d’un Canada sûr et équitable pour tous.
Pour les demandes des médias, veuillez communiquer avec :
Anjum Sultana, responsable des politiques et des communications stratégiques, YWCA Canada
asultana@ywcacanada.ca | 647 205-3079
Ken McGuffin, responsable des relations avec les médias, École de gestion Rotman, Université de Toronto