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Le département des Femmes et de l’Égalité des genres est confronté à des coupes budgétaires de 80 % dans son plan départemental récemment publié

Published on 30/07/2025 by YWCA Canada

À l’attention du Premier ministre: L’égalité des genres n’est pas optionnelle

Ottawa, ON – À l’échelle mondiale, les droits des femmes et l’égalité des genres sont attaqués par des mouvements et des gouvernements rétrogrades. Ici même au Canada, pour la première fois depuis l’ère Harper, nous assistons à un recul catastrophique et sans précédent du soutien accordé à ces libertés fondamentales durement acquises.

En tant qu’organisations engagées pour l’avancement de l’égalité des genres au Canada, nous sommes profondément préoccupées par les coupures budgétaires de 80 % qui toucheraient le ministère des Femmes et de l’Égalité des genres (WAGE), tel qu’indiqué dans son plan ministériel récemment publié. Une réduction aussi drastique reviendrait à démanteler de facto le ministère chargé des droits des femmes et de l’égalité des genres au pays.

Il sera tout simplement impossible pour WAGE de remplir son mandat dans ces conditions. Et bien que ces coupures soient dévastatrices pour WAGE, les fonds ainsi « libérés » ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’ensemble du budget fédéral.

Nous avions salué le retour de la ministre responsable de WAGE au Cabinet, mais une fois de plus, les actions du gouvernement fédéral soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à sa volonté réelle de défendre l’égalité, les droits humains, et la contribution essentielle des femmes, des personnes trans, bispirituelles et non binaires à notre économie et à notre société. Le gouvernement semble disposé à abandonner les personnes marginalisées. Avec ces coupures, les femmes et les personnes de genre divers subissent une part démesurée des mesures d’austérité et de rigueur budgétaire. Le premier ministre a demandé aux ministères de réduire leurs dépenses de 15 % d’ici 2028-2029, mais 80 % du budget de WAGE est mis sur la sellette. Où est l’analyse comparative entre les sexes ?

Une réduction de 80 % n’est pas un simple ajustement budgétaire : c’est une attaque frontale contre des programmes vitaux qui sauvent et transforment des vies, contre le travail d’analyse différenciée selon le genre, et contre les efforts visant des changements systémiques pour les droits des femmes et l’égalité des genres. Si ces coupures vont de l’avant, le ministère ne sera plus qu’une coquille vide. Et les répercussions iront bien au-delà de WAGE. Les coupures proposées affaibliront gravement les organisations féministes nationales et locales, les refuges, les centres pour victimes d’agression sexuelle et les services aux victimes.

Cela revient à démanteler le Secrétariat 2ELGBTQI+, à éliminer l’accès aux programmes gouvernementaux et à effacer des décennies de travail en matière d’ACS Plus, peu importe le discours sur la budgétisation sensible au genre. Ces coupures créent une énorme incertitude quant au financement du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le genre et du Plan d’action fédéral 2ELGBTQI+. Elles pourraient entraîner une perte massive d’emplois dans notre secteur. Ces chiffres ne sont pas abstraits : ce sont des vies et des avenirs que l’on met en péril.

Ces coupures révèlent un grave déficit de vision et une méconnaissance de l’importance d’une économie inclusive et équitable, capable de traverser les crises et de soutenir la prospérité à long terme. Miser sur les infrastructures physiques au détriment des infrastructures sociales, c’est faire abstraction du fait que notre économie repose largement sur la forte participation des femmes au marché du travail, notamment celles qui œuvrent dans les secteurs des soins, un travail essentiel dont nous dépendons toutes et tous. Si le gouvernement a véritablement pour ambition de bâtir la nation, en défendant nos communautés, en stimulant l’économie et en renforçant l’unité canadienne, alors affaiblir les fondements des droits des femmes et de la justice de genre n’est pas seulement une erreur stratégique, c’est un choix profondément contre-productif.

La responsabilité budgétaire et la construction nationale ne sont pas des objectifs opposés. Nous comprenons l’importance de la rigueur budgétaire. Notre secteur sait depuis longtemps comment faire beaucoup avec peu parce que nous effectuons le travail que d’autres refusent d’assumer, et de plus en plus souvent, parce que nous n’avons pas le choix. Le sous-financement chronique nous a laissées sans ressources adéquates, nous forçant à repousser les limites de chaque dollar pour répondre au strict minimum de ce que nos communautés méritent.

Les organisations soutenues par WAGE accomplissent un travail essentiel, à l’intersection des droits des femmes, de l’égalité des genres, de la réconciliation, de la justice raciale, de la justice pour les personnes en situation de handicap, du développement des jeunes et de la lutte contre la violence : le tout avec des ressources limitées. Elles interviennent là où l’État et d’autres acteurs ne le font pas, avec des solutions innovantes et efficaces. Ces coupures proposées, visant l’un des plus petits ministères du gouvernement, témoignent d’un désinvestissement flagrant dans des programmes qui génèrent pourtant des retombées considérables. Ce ne sont pas des programmes « agréables à avoir », ils permettent d’éviter des coûts sociaux beaucoup plus importants à long terme.

Ces coupures doivent être annulées. Le budget de l’automne et tous ceux à venir, doivent inclure un engagement réel envers les promesses électorales qui ont porté ce gouvernement au pouvoir, à la hauteur de l’enjeu historique que nous vivons.

Nous demandons une rencontre urgente avec le premier ministre Carney et son cabinet afin de leur faire entendre pourquoi relever les défis majeurs de notre époque passe nécessairement par l’inclusion des femmes et des personnes de genre divers, et par un engagement accru — et non pas abandonné — envers l’égalité des genres.

L’égalité des genres n’est pas optionnelle pour relever les défis du Canada, elle est essentielle.

Cliquez ici pour voir la déclaration complète avec la liste des signataires.

Cliquez ici pour dire à vos représentant·e·s élu·e·s qu’il est désormais temps d’investir dans le financement de l’équité des genres, et non de le réduire.

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