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Les associations membres sous les projecteurs: Programme indépendant de conseils et de représentation juridiques de la YWCA NWT

Published on 13/10/2023 by YWCA Canada

Lecture: 6 minutes 

En juillet, YWCA Canada a discuté avec Farah Rajan, coordonnatrice du programme indépendant de conseils et de représentation juridiques de la YWCA des Territoires du Nord-Ouest (NWT), également connu sous le nom de programme ILAR. YWCA NWT a été créée en 1966 et le programme ILAR a été créé en février 2023. Dans cette entrevue, Farah partage les objectifs du programme, les succès récents et l’importance du programme dans la mise en œuvre des appels à la justice des femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. 

 

Q : Pouvez-vous nous parler un peu de YWCA NWT ? 

R : La mission de YWCA NWT est de créer une société nordique sûre où les femmes et les familles peuvent réaliser leur plein potentiel. Depuis 1966, nous avons lancé des initiatives de logement de transition axées sur la stabilité et des logements abordables pour les familles, des hébergements pour victimes de violence familiale, des services de garde parascolaire pour les enfants et les jeunes; et des programmes d’autonomisation ! 

 

Q: Qu’est-ce que le programme ILAR ?

R : Partout au Canada, nous constatons les effets des pensionnats, et ici, dans le nord du Canada, nous voyons comment ils ont impacté nos populations autochtones. Cela se voit dans les communautés par des taux élevés de toxicomanie, de problèmes de santé mentale et de violence familiale. Des recherches menées en 2019 par YWCA NWT et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ont révélé que les survivant·e·s de violences familiales et d’agressions sexuelles ont du mal à s’orienter dans le système juridique. Ce programme répond au besoin de soutien juridique spécialisé exprimé dans le rapport final de l’appel à la justice pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (MMIWG). 

Le programme ILAR répond au besoin de soutien juridique spécialisé et gratuit. Nous avons constaté que la plupart des incidents de violence familiale et entre partenaires intimes ne sont pas signalés à la GRC (Gendarmerie royale du Canada), c’est pourquoi nous n’avons pas fait de signalement aux forces de l’ordre, étant une exigence de ce programme. ILAR offre jusqu’à 4 heures de conseils juridiques gratuits et confidentiels et jusqu’à 30 heures de représentation juridique gratuite et indépendante en cas d’agression sexuelle. Le programme s’adresse à toute personne victime de violence familiale, de violence basée sur le genre et/ou de violence sexuelle. ILAR aide les survivant·e·s à explorer leurs options juridiques et réaliser une planification sécuritaire afin que les personnes puissent prendre des décisions éclairées dans leur situation. 

De plus, cinq avocat·e·s font actuellement partie de notre panel. Elles·Iels·Ils ont tou·te·s de l’expérience en matière de soutien juridique, ont vécu dans le Nord du Canada, connaissent les programmes adaptés à la culture et abordent ce travail dans l’angle des traumatismes. Les participant·e·s au programme ont également la possibilité de choisir un·e avocat·e ou d’être jumelé·e·s à un·e avocat·e en fonction de la disponibilité.  

Les survivant·e·s peuvent s’inscrire au programme en appelant au numéro de téléphone, en envoyant un courriel ou un texto, ou en étant orientés par un organisme communautaire. Le plus souvent, nos références proviennent du Service des poursuites pénales du Canada (SPPC), de refuges pour victimes de violence familiale, etc. Ensuite, la coordinatrice, c’est-à-dire moi-même, remplit un formulaire d’admission avec le·la participant·e. Après avoir reçu les conseils juridiques, la coordinatrice de l’ILAR assure toujours un suivi avec le·la survivant·e pour voir s’il·elle·iel a besoin d’un soutien supplémentaire. 

 

Q: Travaillez-vous avec d’autres organisations et institutions? 

R : Oui, nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la justice du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Le gouvernement fédéral du Canada a fourni un financement pluriannuel pour ce programme. Nous travaillons également en étroite collaboration avec d’autres organismes communautaires pour veiller à ce que les survivant·e reçoivent le soutien dont ils·elles·iels ont besoin. 

 

Q: Avez-vous fait face a des obstacles durant ce programme? 

R : Oui, sans aucun doute. Je pense que le principal obstacle est le manque d’avocat·e. Il y a eu beaucoup de références, mais s’il n’y a pas assez d’avocat·e·s disponibles, nous ne pouvons pas offrir aux survivant·e·s la possibilité de choisir leur propre avocat·e. De nombreux·euse survivant·e·s préfèrent avoir une avocate, c’est pourquoi nous travaillons dur pour que davantage d’avocates fassent partie du panel.  En outre, nous essayons de trouver des avocat·e·s spécialisé·e·s dans différents domaines du droit. 

Par ailleurs, dans le nord, il y a beaucoup de communautés isolées. Parfois, dans ces communautés, les survivant·e·s n’ont pas accès aux téléphones portables. Il peut être très difficile de les joindre, et la communication avec certain·e·s survivant·e·s a donc été un défi. Si nous pouvons parler à une personne de soutien, comme un professionnel de l’agence, un·e membre de la famille ou quelqu’un qui a accès à un téléphone avec lequel le·la survivant·e est à l’aise, nous pouvons avoir une communication indirecte avec le·la survivant·la tout en lui apportant notre soutien. 

 

Q: Comment le programme mesure-t-il son succès et son impact ? Existe-t-il des indicateurs de performance ou des mesures utilisées ? 

R : Pour l’instant, il s’agit surtout de retour immédiat. Nous demandons aux survivant·e, si elles·iels·ils se sentent à l’aise, de répondre à une enquête de suivi après avoir bénéficié de nos services. La plupart des cas sont encore en cours, car les procédures judiciaires peuvent prendre de nombreux mois. Nous n’avons donc reçu que quelques enquetes de satisfaction. 

 

Q: Comment te sens-tu par rapport a ce programme? 

R : Je suis vraiment fière de ce programme. Il est évident qu’il y a un grand besoin dans le nord, alors nous sommes déterminé·e·s à rendre justice au programme et à faire en sorte que les survivant·e·s aient le soutien dont elles·iels·ils ont besoin dans le cadre du système judiciaire. Je suis impatiente de voir ce que cela va donner au fil du temps. 

 

Q: Pouvez-vous nous faire part de vos réussites ou de vos réalisations notables ? 

R : L’une des réussites est qu’il n’y a pas de liste d’attente. Presque toutes les personnes survivantes sont mis en contact avec un·e avocat·e en quelques jours seulement !  

Par ailleurs, une survivante a reçu des conseils juridiques indépendants en s’entretenant avec l’un de nos avocat·e. Sa date d’audience étant éloignée, elle était nerveuse à l’idée d’entrer en contact avec son ex-partenaire. Elle a bénéficié d’un soutien supplémentaire en matière de planification sécuritaire et de ressources locales pour l’aider dans l’attente de sa date d’audience. 

 

Q: Est-il prévu d’étendre ou de modifier le programme à l’avenir ? 

R : Nous prévoyons d’accroître l’accessibilité des programmes en nous adressant à des communautés plus éloignées, en veillant à ce qu’elles soient informées des programmes, et en augmentant le nombre d’avocat·e·s, en particulier de femmes.  Je suis impatiente de voir comment le programme évolue, comment nous pouvons le rendre plus accessible et comment faire en sorte que les survivant·e·s en tirent le meilleur parti. 

 

Pour en apprendre plus, visitez le site internet de YWCA NWT

Pour en apprendre encore plus sur ce programme, visitez la page dédiée à ce programme

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