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Alors que les premiers mois de l’année dévoilent progressivement les statistiques de l’année précédente, une observation demeure inchangée. Le manque criant en matière d’accès à un logement abordable et adapté, ainsi que le manque de soutien aux besoins fondamentaux des femmes, des personnes de diverses identités de genre et de leurs familles, ce qui les maintient dans des situations à fort risque de pauvreté. Que ce soit en hiver ou tout au long de l’année, l’ombre persistante de l’itinérance cachée entrave une pleine prise de conscience de la situation et du besoin réel dans la province du Québec et à travers le Canada.
L’itinérance peut toucher tout le monde, mais c’est souvent auprès des femmes et des personnes de diverses identités de genre que cette réalité prend une forme insidieuse. Les personnes touchées peuvent se retrouver à dormir chez des ami·e·s, à vivre dans leur voiture, à demeurer avec un partenaire violent pour assurer un logement stable pour elles-mêmes ainsi que leurs familles. C’est pour cela que de nombreuses organisations en première ligne travaillent sans relâche pour les soutenir ainsi que leurs familles.
Dans le cadre de notre série sur le logement, prenons le temps de plonger dans la réalité d’une de nos associations membres, la YWCA Québec, et de découvrir ses récents succès dans la lutte contre l’itinérance et la crise du logement liée au genre.
Des chiffres alarmants d’année en année: la réalité de la YWCA Québec
La YWCA Québec offre un continuum d’hébergement complet et d’accompagnement pour les personnes victimes et survivantes de violence entre partenaires intimes, avec ou sans enfant. Portée par ses valeurs et ses convictions profondes, la YWCA Québec ne ménage aucun effort pour adopter une approche axée sur les besoins spécifiques des personnes survivantes, tout en continuant à renforcer ses ressources. À travers ses 90 logements, la YWCA Québec dispose d’hébergements d’urgence, d’hébergements transitoires, et des soutiens communautaires. L’organisation accompagne les femmes, les personnes de diverses identités de genre, et leurs familles dans leur cheminement vers la guérison et l’autonomisation.
Cependant, la réalité des hébergements dresse un tableau souvent loin d’être encourageant. En 2021 au sein de la YWCA Québec, le nombre de refus d’hébergement s’élevait à 1948 personnes. En seulement trois ans, ce chiffre a plus que doublé, atteignant plus de 4000 refus en 2023. Ce nombre alarmant de refus au sein des hébergements témoigne d’une pénurie alarmante de places disponibles, de ressources, et de soutien.
Pour de nombreuses personnes survivantes de violences entre partenaires intimes, déposer une demande pour obtenir un logement représente un pas significatif, mais le refus par manque de places au sein des hébergements expose ces personnes à demeurer dans des situations dangereuses. Le refus les laisse sans alternative immédiate, les obligeant à trouver d’autres moyens pour échapper à des situations potentiellement dangereuses. Stéphanie Lampron, directrice générale de la YWCA Québec partageait en septembre 2023 à Radio-Canada la réalité notamment des personnes intervenantes en première ligne face à ces refus “C’est sûr que pour une intervenante actuellement, ce n’est vraiment pas facile. Quand une femme appelle, elle est en détresse, elle va pas bien, il y en a plusieurs qui pleurent qui nous supplient, mais on n’a pas de place. Dire ça, 10 à 30 fois par jour, ça brise le cœur effectivement.”
Une première à Québec: L’ouverture d’une maison de chambres non-mixte
Malgré les chiffres de plus en plus inquiétants, et la demande croissante en ressources et en soutien, la YWCA Québec demeure à l’écoute des besoins de la population de Québec. Elle redouble d’efforts pour renforcer ses ressources et ainsi répondre aux besoins toujours plus grands. La détermination de l’organisation à s’adapter à cette réalité témoigne de son engagement continu envers la communauté qu’elle sert.
C’est en février 2022 que le maire de Québec Bruno Marchand en collaboration avec la ministre provinciale Geneviève Guilbault, le ministre fédéral Jean-Yves Duclos ainsi que la YWCA Québec annonçait publiquement une opportunité formidable d’une maison de chambres non-mixte portée par les valeurs et la vision de la YWCA Québec. » Il manquait un entre-deux entre l’hébergement et le logement » soulignait Madame Lampron lors de cette annonce. L’attente pour un logement pour une femme seule est de 3 à 4 ans, la YWCA Québec n’est pas en mesure d’héberger les femmes aussi longtemps. » Les maisons de chambres mixtes ne sont pas une solution viable non plus car les femmes ne s’y sentent pas en sécurité » ajoutait-elle.
Alors que l’idée d’une nouvelle maison de chambres non-mixte suscitait déjà de l’espoir parmi les membres de la YWCA Québec, les travaux ont rapidement pris forme. Grâce à l’Initiative pour la Création Rapide de Logement (ICRL), en à peine neuf mois, de novembre 2022 à août 2023, la YWCA Québec a pu accueillir les premières femmes. L’inauguration officielle en novembre dernier a été marquée par la visite de Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, ainsi que de Marie-Pierre Boucher, conseillère municipale qui ont pu voir l’impact d’un tel projet et de la YWCA Québec au sein des communautés.
À chaque jour, les associations membres de la YWCA Canada ne cessent de soutenir ces communautés dans la lutte contre la crise du logement liée au genre
Ces chiffres alarmants de refus d’hébergement soulignent l’urgence d’une action collective et d’un investissement accru dans des solutions. L’inauguration de la maison de chambres non-mixte est un pas significatif pour la communauté de la ville de Québec et elle met également en lumière la nécessité d’étendre de telles initiatives pour répondre à la demande croissante de logements adaptés et abordables à travers le Canada. À chaque jour, les associations membres de la YWCA Canada ne cessent de lutter contre la crise du logement liée au genre et d’innover, de créer et de plaider pour des actions significatives à leur échelle ainsi qu’une attention continue et une collaboration significative entre les gouvernements, les organisations et les communautés. Suivez les histoires de la YWCA Québec sur leurs réseaux sociaux et soutenez leurs actions continues!
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