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Thauana Morais, Coordinatrice du programme d’entrepreneuriat à la YWCA Halifax, a rejoint la délégation de la YWCA Canada pour cette nouvelle édition de la commission sur le statut des femmes des Nations Unies (CSW). Avec détermination, elle passa les portes des Nations Unies afin de partager ses propres expériences à la YWCA Halifax.
Le plus grand rassemblement annuel sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes des Nations Unies est un appel à la réflexion systémique ! En tant qu’entrepreneure technologique débutante, bâtisseuse communautaire et éducatrice, faire partie de ce rassemblement mondial est une expérience significative à plusieurs niveaux.
Mon parcours vers la commission sur le statut des femmes 68 (CSW68) a été poussé par un désir de connecter avec une communauté bien plus grande que ma sphère habituelle à Halifax. S’engager avec diverses voix de monde non-lucratif, du gouvernement, et des secteurs privés est réellement motivant.
Durant mes premiers jours, j’ai rapidement compris que ce qui nous unissez tout·e·s à la CSW était un engagement commun pour le plaidoyer et l’échange des meilleures pratiques pour faire avancer l’égalité des genres dans le monde entier. Il est également essentiel d’avoir un état d’esprit global afin de s’attaquer à des problèmes complexes comme l’écart entre les genres.
La CSW est une plateforme qui permet d’apprendre et de rencontrer des décideur·euse·s et des militant·e·s du monde entier. Une des leçons que j’ai apprises était notamment de valider mes approches et mes pratiques au niveau international.
En tant que coordinatrice du programme d’entrepreneuriat, le soutien des autres personnes à naviguer dans l’écosystème entrepreneurial est au cœur de mon rôle. Participer à la CSW a non seulement élargi mes propres opportunités et connexions, mais a également enrichi ma capacité à guider les autres vers le succès.
La collaboration multidisciplinaire lors de la CSW68 était formidable, renforçant ma conviction que la construction d’un écosystème centré sur l’humain constituera la fondation d’un succès garanti. Plus nous renforçons les approches coloniales « égo-systémiques » qui sont enracinées dans nos sociétés, plus longtemps nous souffrirons tous des inégalités qui en découlent.
Plusieurs personnes de mon réseau ont déjà exprimé leur souhait d’avoir la même opportunité. Cependant, ma représentation porte le poids des possibilités des autres qui sont restés au Canada mais qui sont tout autant confronté à des obstacles similaires aux miens. De plus, ma représentation signifie plus qu’une réussite professionnelle : c’est un appel à l’action. Avoir un « doigt dans l’engrenage » signifie qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour garantir que d’autres professionnel·le·s BIPOC aient la chance de participer à des conversations cruciales comme ceux-là. Notre présence est essentielle pour façonner des politiques et des pratiques qui favorisent l’équité et l’inclusion. C’est un rappel de la résilience et de la détermination au sein de nos communautés.
La CSW a également offert une prise de conscience importante sur les privilèges qui façonnent notre monde. Je reconnais le privilège d’accéder aux sols des Nations Unies. Tout le monde n’a pas les moyens et le réseau nécessaires pour saisir de telles opportunités. Ma présence souligne ainsi l’importance d’organisations comme la YWCA Halifax et d’autres du mouvement dans la création d’espaces pour des voix diverses.
Faire partie de la délégation de la YWCA Canada a apporté une validation et une reconnaissance pour le travail impactant que nous accomplissons en tant que bâtisseur·euse·s communautaires. Dans toutes les salles où je suis allée, la « réputation » du Canada pour faire progresser l’égalité des genres, tant au niveau politique que pratique, résonne à l’échelle mondiale, et une participation accrue des personnes BIPOC amplifie cet engagement.
Mon rôle au sein de la délégation de la YWCA Canada symbolise une petite avancée en matière de pouvoir et de privilège – une reconnaissance du fait que de telles opportunités ne sont pas faciles à atteindre pour des personnes comme moi, mais aussi un rappel de l’importance de prôner l’inclusion et la représentation à tous les niveaux.