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Nous avons un problème de discours haineux au Canada, et il prolifère dans les espaces virtuels

Published on 13/09/2021 by Hamzia Bawa-Zeba

En juillet de cette année, le gouvernement canadien a organisé des sommets nationaux sur l’islamophobie et l’antisémitisme en réponse à la recrudescence des crimes haineux visant les communautés religieuses minoritaires au Canada. En outre, Statistique Canada a révélé que les crimes haineux sont en hausse dans notre pays. Les données ont mis en évidence qu’entre 2018 et 2019, le nombre de crimes signalés par la police en fonction de la race est passé de 793 à 876. La majorité de cette augmentation est due à un plus grand nombre de crimes haineux visant spécifiquement les Noir·e·s (une augmentation de 40 incidents) et les groupes arabes ou d’Asie occidentale (une augmentation de 35 incidents). Tout cela prouve suffisamment que notre pays, et les Canadien·ne·s en tant que peuple, ne sont pas une société aussi bienveillante que nous aimerions le croire.

Plus récemment, nous l’avons constaté lors de la campagne pour les élections fédérales, avec une augmentation de la haine en ligne, en particulier contre les femmes de couleur, qu’elles soient candidates ou journalistes. Une approche féministe intersectionnelle est nécessaire pour analyser l’impact des discours de haine en ligne, car les femmes et les filles sont les premières victimes de cette violence.

Plus près de nous, la police régionale de Peel a publié en avril son rapport annuel sur les crimes haineux dans la région de Peel. Selon le rapport, les membres de la communauté noire ont connu une augmentation de 57 % des crimes haineux en 2020 par rapport à 2019.  Sur les 37 % de femmes victimes, le groupe le plus représenté est celui des femmes Noires (32 %).

La pandémie de COVID-19 a révélé les pièges de l’humanité et de la technologie. Au début de l’année, des membres de la communauté noire de Montréal ont été victimes d’une attaque virtuelle à caractère raciste sous la forme d’un ‘Zoom-bombing’. Leur expérience n’est pas un incident isolé. La police de Montréal a indiqué que les crimes haineux à caractère racial ont augmenté de près de 53 % en 2020 par rapport à 2019.

Les personnes qui défendent et qui sont agentes du changement et qui s’efforcent de faire progresser l’équité et la justice font de plus en plus l’objet d’actes de haine en ligne. La dernière vidéo publiée par la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR) et YWCA Canada dans le cadre de leur campagne #BlocquonsLaHaine raconte l’histoire de Carla Beauvais. Mme Beauvais a été victime d’insultes et de menaces raciales en ligne – qui se sont ensuite transformées en menaces sur son téléphone portable personnel – après avoir été citée dans une publication montréalaise où elle parlait d’une application qu’elle a créée pour accroître les opportunités économiques des entrepreneur·e·s Noir·e·s.

Nous ne pouvons pas ignorer que ce qui peut apparaître comme des menaces vides ou du trolling en ligne a le potentiel de se matérialiser et d’entraîner des dommages physiques dans la vie réelle. Le prix de l’inaction est trop élevé, surtout lorsque le droit à la sûreté et à la sécurité est menacé.

La pression en faveur d’une législation qui cible spécifiquement la haine en ligne est un pas en avant utile. En fait, le gouvernement du Canada a reconnu cette lacune dans la jurisprudence. En juin, le gouvernement a annoncé qu’il allait prendre des mesures pour protéger les Canadien·ne·s contre les discours haineux et d’autres formes de préjudice en ligne.

Il est de notre responsabilité collective de tenir personnes derrière ces actes pour responsables et de faire pression pour que les lois et règlements garantissent l’éradication des discours de haine et du racisme anti-Noir.e.

 

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