Facebook pixel code

Quoi de neuf?

Un nouveau sondage révèle que plus de la moitié des organisations canadiennes du secteur des femmes ont été contraintes de réduire ou d’annuler leurs services vitaux

Published on 15/12/2020 by YWCA Canada

POUR PUBLICATION IMMÉDIATE

15 décembre 2020

Ottawa, ON – Selon un nouveau sondage mené par YWCA Canada, l’Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF), la Fondation canadienne des femmes, G(irls)20 et Oxfam Canada, les organisations de défense des droits des femmes au Canada sont confrontées à des défis de plus en plus insurmontables qui menacent leur existence même. Ces organisations constituent une bouée de sauvetage vitale pour les communautés, et en particulier pour les femmes, en fournissant des services et des programmes essentiels.

Le sondage a révélé que 51 % des organisations ont dû réduire leurs services essentiels et 48 % ont dû annuler certains de leurs programmes. Une partie du défi a consisté à fournir des programmes et des services à distance pendant la pandémie – une organisation sur cinq a indiqué que le manque d’accès à l’internet et à des dispositifs numériques pour les client.e.s était l’un des plus grands obstacles au soutien des communautés vulnérables.

Une répondante d’une communauté francophone rurale a identifié que « la perte de contact avec la communauté représente pour nous un recul majeur. Nous aurons beaucoup de travail à faire après pandémie, et ce malgré tous nos adaptations et tous nos efforts. L’internet n’est pas accessible à tout le monde, et tout le monde ne sait pas comment se connecter (surtout avec une tranche de la population plus isolée ou âgée) ».

Paulette Senior, présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes a souligné que « Les organisations ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour continuer à servir les femmes pendant la pandémie. Ce sondage contient de nombreux messages importants sur ce dont elles ont le plus besoin. Il est particulièrement inquiétant de constater que près de 40 % d’entre elles n’ont pas pu accéder à un financement d’urgence. Tout doit être fait pour combler ce fossé dans les mois à venir ».

Parmi les autres conclusions, citons :

  • Coûts et dépenses inattendus et difficiles à couvrir en raison des limites du financement des projets
  • Incapacité à accéder aux fonds d’urgence COVID-19
  • Réduction et annulation des services essentiels à la communauté
  • Manque de capacité numérique et d’adaptabilité pour gérer l’offre de services à distance

Le financement était l’un des problèmes courants les plus importants auxquels les organisations étaient confrontées. Les fonds d’urgence étant inaccessibles, deux organisations sur cinq déclaraient ne pas pouvoir y accéder soit parce qu’elles ne répondaient pas aux critères de financement, soit parce qu’elles n’avaient pas la capacité de présenter une demande. « Nous n’avons honnêtement pas le temps de faire des recherches et de demander beaucoup de ces [aides financières gouvernementales] parce que nous sommes toujours en première ligne pour tenter de fournir des services et de mener à bien des projets. Nous n’en avons pas la capacité », a déclaré une répondante. 25% des organisations ont indiqué que le financement sans restriction était le plus nécessaire en ce moment afin d’avoir une plus grande flexibilité pour faire face à ces défis inattendus.

Jackie Neapole, directrice exécutive de l’Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF) a partagé « La pandémie a eu un impact disproportionné sur les femmes et les résultats du sondage montrent comment cette pandémie a également aggravé la position déjà précaire des organisations de défense des droits des femmes. La fourniture de services essentiels, la réalisation d’analyses et de recherches féministes et la promotion de changements politiques sont autant d’éléments cruciaux pour faire face aux impacts uniques de la pandémie sur les femmes – mais sans une stabilisation financière immédiate, le secteur risque de s’effondrer et les investissements passés du gouvernement dans le secteur seront gaspillés ».

Bailey Greenspon, co-directrice générale de G(irls)20 a ajouté que « Les programmes et services qui ont été supprimés sont censés avoir pour effet d’uniformiser les règles du jeu pour les femmes et les personnes non binaires. Sans accès à ces programmes, qui vont de la formation au leadership aux services de lutte contre la violence sexuelle, le Canada risque de connaître des décennies, voire des générations, de progrès vers l’égalité des genres ».

Pendant cette période difficile, les organisations qui soutiennent les communautés risquent de fermer leurs portes si aucune mesure n’est prise. À la lumière des résultats de ce sondage, YWCA Canada, l’Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF), la Fondation canadienne des femmes, G(irls)20 et Oxfam Canada recommandent au gouvernement du Canada de prendre les mesures suivantes :

  1. Fournir des fonds immédiats, sûrs, accessibles et sans barrière pendant la pandémie du COVID-19, qui puisse être utilisés par les organismes de services aux femmes et les organisations de défense des droits des femmes pour couvrir les frais généraux et les coûts opérationnels essentiels afin de libérer la pression du financement des projets existants et des ralentissements dans la collecte de fonds, pour assurer leur survie.
  2. Fournir un financement de base aux organismes au service des femmes et aux organisations de défense des droits des femmes afin de soutenir les progrès continus en matière d’équité entre les genres au Canada, à un moment où la pandémie menace de faire reculer des décennies de progrès.
  3. Mettre en place de meilleures collectes et analyses de données sur les défis du secteur des femmes, qui seraient menées et informées par le secteur, en partenariat avec Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC), afin de mieux comprendre les défis auxquels le secteur fait face et de développer des solutions qui sont basées sur les réalités de ces organisations. Les données et les analyses contribueraient à éclairer les zones d’ombre en matière de financement et de programmation.
  4. Veiller à ce que les organisations puissent avoir un plein accès au wifi de qualité et à haut débit où qu’elles se trouvent, sans payer de dividendes supplémentaires et excessifs pour ces services. L’accès numérique est essentiel durant la pandémie, tant pour les organisations qui sont à court d’argent que pour les communautés qui ont été laissées à l’écart des services existants, telles que les communautés rurales, isolées et nordiques. Le gouvernement doit concrétiser les plans visant à améliorer et étendre la capacité numérique à un prix raisonnable à travers tout le Canada.
  5. Veiller à ce que tous les progrès déjà réalisés dans les politiques visant à faire progresser les droits des femmes et l’égalité des genres soient maintenus et protégés contre les reculs et les contrecoups. Continuer à maintenir le rôle du gouvernement fédéral pour consacrer et renforcer tous les progrès pour toutes les femmes, en donnant la priorité à un cadre d’analyse intersectionnel et sexospécifique.

Le sondage en ligne était disponible dans les deux langues officielles et a reçu un total de 89 réponses en anglais et 28 réponses en français. Il a été réalisé en octobre 2020.

Pour plus d’informations sur cette initiative, y compris les résultats complets du sondage et les recommandations en matière de politiques, veuillez consulter : https://ywcacanada.ca/take-action/act-now/take-action-for-the-womens-sector/.

-30-

Pour les demandes des médias, SVP contacter :

Anjum Sultana, directrice des politiques publiques et de la communication stratégique, YWCA Canada

asultana@ywcacanada.ca | 647 205 3079

Revenez aux nouvelles