Lecture: 4min
Fin mai, le réseau sur la violence envers les femmes des employées de la YWCA s’est réuni pour faire avancer les connaissances et les pratiques du secteur afin de soutenir les personnes survivantes de la traite des personnes.
Grâce aux interventions poignantes de Gifty Asare, Directrice de la recherche et de l’impact communautaire chez WomenatthecentrE, Kayla Mayer, Directrice des programmes à la YWCA Niagara Region, Ashley MacDonald, responsable des services jeunesse et de l’employabilité à la YWCA Moncton, Brandis Oliver, Liaison Memengwaawag AHT pour les services de santé Giishkaandago’Ikwe et Victoria Lafford, anciennement travailleuse de proximité pour le programme Nova Scotia Transition & Advocacy for Youth (NSTAY) à la YWCA Halifax, les participant·e·s ont appris sur les interventions communautaires et les outils permettant de renforcer notre action collective contre la traite des personnes en s’appuyant sur des expériences vécues. Faisons le point sur les idées principales de cet événement avec cet article de blogue.
La conversation a débuté avec le poème puissant de Victoria Lafford, partageant son vécu et soulignant l’importance de créer des espaces de confiance, de sécurité et de stabilité pour les personnes survivantes. Victoria a insisté sur la nécessité de soutenir les personnes dans leur quotidien, comme « Les déplacements pour se rendre à des rendez-vous, aux tribunaux, aux banques alimentaires ou même pour faire les courses sont importants parce que beaucoup de personnes qui ont vécu·e la traite des personnes ne savent pas comment faire leurs courses – donc nous sommes là pour les aider. »
Gifty discuta de l’importance des projets par et pour les personnes survivantes de traite des personnes, notamment le seul projet pan canadien à ce jour Embedding Resilience & Grounding Resistance de Womenatthecentre. Ce projet permet d’accompagner et de soutenir les personnes survivantes dans leur processus et sur leurs besoins uniques, s’améliorant de jour en jour afin de répondre aux besoins de leur communautés.
Quant à Kayla Mayer, elle a discuté du travail sans relâche de la YWCA Niagara Region pour fournir un soutien immédiat en matière d’hébergement à toute personne survivante. En utilisant une approche de réduction des méfaits, avec des installations à faible barrière et un soutien centré sur les client·e·s, les personnes survivantes peuvent commencer leur processus de guérison dans un environnement sûr et soutenant. Tous deux, le travail de la YWCA Niagara Region et le projet “Embedding Resilience & Grounding Resistance” nous montre que ensemble, nous pouvons faire progresser la lutte contre la traite des personnes en fournissant une réponse et un message cohérents aux personnes survivantes, en utilisant les meilleures pratiques tout en coordonnant les services disponibles.
Pour autant, dans certaines provinces et territoires, les services peuvent se faire rare et les organisations ne peuvent pas soutenir autant de personnes survivantes qu’elles le voudraient. Ashley a mis en lumière les défis spécifiques du Nouveau-Brunswick, un exemple de zone avec des points de service limités et éloignés, rendant l’accès et la connaissance de ces services difficiles. Elle a souligné l’importance de la sensibilisation à cet enjeu dans les écoles, auprès des enfants, des adultes, des parents et des membres de la communauté.
Brandis Oliver a insisté sur le besoin de faire connaître ce problème et de partager comment le reconnaître : « J’ai tellement appris sur la traite des personnes au cours de mes années au sein de ce secteur, à tel point que j’ai découvert que j’étais une personne survivante moi-même 20 ans plus tôt. Je n’avais aucune idée que ça m’était arrivé. C’est avec cette perspective de personne survivante et les tonnes de programmes que nous sommes prêt.e.s et capables de soutenir les personnes survivantes au travers de leur chemin vers la guérison. » Ashley et Gifty ont souligné que les personnes trafiquantes ciblent les filles, les femmes, les personnes diverses identités de genre et plus précisément les personnes immigrantes, nouvellement arrivées, personnes réfugiées, les personnes qui utilisent les hébergements et les personnes 2SLGBTQIA+. D’où l’importance d’une sensibilisation rapide et généralisée.
C’est au travers du rôle central de l’approche Brave YW que Ashley partagea l’importance de sensibiliser et prévenir la traite des personnes chez les jeunes à risque. La sensibilisation auprès des jeunes permet aussi de construire un soutien par les pairs pour prévenir les dangers, puisque les jeunes se tournent plus facilement vers leurs ami·e·s plutôt que vers leurs parents, par peur de discussions inconfortables ou de punitions.
Bien que ce sujet soit souvent caché et peu discuté, il est de la responsabilité de tou·te·s de sensibiliser et de prévenir la traite des personnes afin de protéger les membres de nos communautés. Chaque individu a un rôle à jouer. La YWCA Canada s’efforce de prévenir et d’éliminer la traite des personnes, ainsi que de soutenir les personnes survivantes et les personnes travaillant directement avec elles.
Vous pouvez regarder l’enregistrement ici: https://register.gotowebinar.com/recording/8897451941168156676
Souhaitez-vous lire plus d’articles de blogue ? Consultez notre agenda féministe !
L’enregistrement graphique a été crée par la talenteuse Laura Hanek