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Georgia LaPierre, coordonnatrice de projet à la YWCA Canada, travaille à faire avancer la mission de la YWCA Canada visant à mettre fin à la violence basée sur le genre. Elle parle ici de son expérience en tant que militante étudiante, lorsqu’elle et ses collègues ont travaillé pour créer une communauté universitaire centrée sur les personnes survivantes et tenant compte des traumatismes. Désormais, grâce au projet de la YWCA Canada, “Pas en ligne. Pas sur le campus.” elle espère que toutes les communautés postsecondaires, quelles que soient leurs ressources, seront en mesure de soutenir les personnes survivantes.
Tout a commencé par une fraîche matinée de novembre 2021, au réveil avec un message sur le pont menant au campus : “Il m’a violée. J’ai signalé. Il est toujours dans ma classe. BU, agissez.” Même si mes collègues et moi du Comité sur la culture sexuelle (CCS) de l’Université Bishop’s travaillions depuis des années à des changements institutionnels et culturels dans notre université, c’est à ce moment-là que tout a commencé à changer. Une tempête médiatique s’est précipitée dans le petit coin de l’Estrie du Québec et, contre toute attente, une grande partie de la communauté s’est tournée vers notre petit groupe étudiant pour obtenir des réponses.
Une culture sexuelle négative, avec des taux élevés de violence sexuelle, mais peu de personnes survivantes signalant ces violences, ce n’était pas un problème unique à l’Université Bishop’s. La violence basée sur le genre est une crise sur les campus postsecondaires du monde entier. Mais soudain, les changements de politique suggérés par la SCC ont été soumis en toute hâte au Conseil des gouverneurs. On nous a demandé d’examiner les formations actuellement offertes à la communauté, nous avons siégé à des comités pour examiner tous les aspects de la culture du campus, notre appel pour un bureau unique dédié à la réponse et à la prévention de la violence basée sur le genre a été créé et nos plans pour mettre en œuvre un système de signalement en ligne ont finalement avancé. Nous avons reçu des messages de professeur·e·s et du personnel académique souhaitant savoir ce qu’elles·iels·ils pouvaient faire pour soutenir les personnes survivantes. La communauté entière a commencé à se rassembler, avec une participation massive à une veillée silencieuse pour les personnes survivantes, à une grève étudiante et à notre marche annuelle Take Back the Night (malgré une pluie battante).
Avec le soutien de tous les secteurs de la communauté, les politiques, ainsi que les réponses, la prévention et notre culture ont commencé à changer. Les conversations sur le consentement, les relations sexuelles saines et sans risque sont devenues normales. Notre travail collaboratif avec divers groupes d’étudiants pour sensibiliser aux intersections de la violence basée sur le genre avec les communautés 2SLGBTQIA+, racisées, autochtones et noires a augmenté la fréquentation et l’attention. Et il y avait une attention et une prise de conscience globales sur le quoi, le pourquoi, le où, le quand et le qui de la crise de la violence basée sur le genre.
Sans le soutien de notre communauté et le courage des personnes survivantes, tous ces changements n’auraient jamais eu lieu. Chaque membre de la communauté universitaire a un rôle à jouer dans la lutte contre la violence basée sur le genre et, en 2021, la communauté de Bishop’s a soutenu notre petit comité dirigé par des étudiant·e·s avec un espoir de changement.
Ce besoin de soutien communautaire est la raison pour laquelle le programme « Pas en ligne. Pas sur le campus. » de la YWCA Canada est nécessaire pour faire la différence sur les campus postsecondaires. Cette formation gratuite et cette boîte à outils visent à doter tous les membres des communautés universitaires de la capacité de répondre aux révélations de violence basée sur le genre. C’est grâce à ce soutien proactif aux personnes survivantes que les cultures des campus commenceront à s’éloigner d’une culture du silence pour se diriger vers une culture qui croit, soutient et protège les personnes survivantes de la violence basée sur le genre.