Facebook pixel code Faire la route jusqu’à la justice de genre : le besoin de transports collectifs sûrs, abordables et accessibles au Canada | YWCA

Quoi de neuf?

Faire la route jusqu’à la justice de genre : le besoin de transports collectifs sûrs, abordables et accessibles au Canada

Published on 14/12/2023 by YWCA Canada

La sécurité des femmes, des filles et des personnes de la diversité de genre dans les transports en commun est une dimension essentielle de l’égalité entre les genres. Avec son territoire vaste et diversifié, le Canada se retrouve devant des défis uniques afin d’assurer des transports publics sûrs, abordables et accessibles à l’ensemble de sa population. La mobilité influence les conditions et les expériences vis-à-vis du genre, de la pauvreté, du handicap et de la vieillesse. Le 19 octobre 2023, YWCA Canada a tenu une table ronde sur la montée de la violence fondée sur le genre dans les transports en commun, la crise actuelle des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées et les conséquences d’une disponibilité inégale ou peu fiable des transports.  

Au cours de la conversation, les panélistes ont reconnu que la route était encore longue pour construire des systèmes de transport adaptés au genre dans le cadre de l’infrastructure sociale nécessaire pour mettre fin à la violence fondée sur le genre au Canada et la prévenir. Pour les femmes, les personnes de la diversité de genre, les peuples autochtones et les communautés rurales, la disponibilité des transports représente non seulement un défi de logistique, mais aussi un impératif de sécurité. Devant les mesures de sécurité et les trajets limités, bien des gens ont du mal à accéder à des services essentiels et à des occasions d’emploi. Des approches de design et d’urbanisme ont aussi été discutées, de même que des modèles de sécurité communautaires tenant compte des besoins et des particularités de chaque communauté. 

La PDG de YWCA Canada, Aline Nizigama, a fait référence aux efforts constants et concrets du mouvement afin de prévenir la violence, protéger les communautés et soutenir les personnes les plus affectées. Elle a parlé des nombreux besoins diversifiés et obstacles distincts en matière de mobilité. Aline a fait remarquer que les femmes et les personnes de la diversité de genre qui se déplacent seules ou en public doivent porter une grande attention à ce qui les entoure et planifier chaque aspect de leur déplacement – de leur habillement au nombre de feux de circulation entre les points de départ et d’arrivée, en passant par la possibilité de mettre des écouteurs ou l’obligation d’avoir leurs clés, leur téléphone ou un dispositif de sécurité à portée de main. C’est le produit d’une culture qui a normalisé les inquiétudes de sécurité des femmes et qui force ces dernières à être hypervigilantes et préparées à toute éventualité. Nous devons changer le discours pour nous assurer que les gouvernements réalisent des interventions holistiques et des investissements significatifs à des fins de sécurité.  

Karine Duhamel, Ph. D., a retracé les conséquences importantes de la baisse des options de transport public dans l’ouest du Canada sur les communautés nordiques, rurales et éloignées et son impact disproportionné sur les peuples autochtones. Les options de transport sécuritaires et accessibles permettent la pleine participation des femmes et des personnes bispirituelles autochtones dans tous les aspects de la société. L’absence d’options de transport équitables qui respectent les droits et les besoins de l’ensemble des usager·ères limite leur capacité à prendre part à la vie culturelle, familiale et communautaire qui, au bout du compte, leur apporte de la sécurité. Nous avons besoin d’une recherche plus inclusive pour éclairer les décisions en matière de politiques et de services. 

En ce qui a trait à la situation dans les villes, Debika Parsaud a présenté les résultats d’un sondage qu’a mené WomanACT par l’entremise du groupe Angus Reid. De manière générale, le sentiment de sécurité dans les transports publics est affecté par le genre et la race. Cinquante-neuf pour cent des femmes ont rapporté avoir subi des regards, des gestes ou des commentaires à caractère sexuel non sollicités dans les transports en commun. Des politiques, des services et des infrastructures adaptés au genre sont nécessaires pour garantir les droits, les besoins, la sécurité et le confort de tou·tes les usager·ères. Cela comprend des arrêts bien éclairés, des aires d’attente sécuritaires, des arrêts d’autobus dans des endroits passants, des mécanismes de signalement clairs et accessibles au public, des politiques de sécurité, des passages plus fréquents la fin de semaine, le soir et la nuit ainsi qu’une plus grande utilisation de technologies comme les services téléphoniques et les caméras de sécurité. Les restrictions à la mobilité limitent les occasions, l’accès et la participation de certaines personnes au marché du travail, à l’éducation, aux soins de santé et aux activités sociales et récréatives. Des pratiques de design plus inclusives peuvent créer un environnement dans lequel tout le monde se sent en sécurité et suffisamment en confiance pour utiliser les transports publics.  

Shelagh Pizey-Allen a insisté sur l’importance des consultations publiques pour la mise en place de solutions de transport conformes aux valeurs de la communauté. Si les gens ne se sentent pas en sécurité dans les systèmes de transport, c’est un échec des services publics. La présence policière est renforcée dans les réseaux de transport en réponse à cette insécurité, mais cela ne fait que l’aggraver. À Toronto, les personnes noires et autochtones sont deux à trois fois plus susceptibles d’être ciblées par des contrôles de titres ou d’identité que les usager·ères blanc·hes. Un plan d’action qui n’implique pas les services de police pour répondre à la violence, au harcèlement et aux crises est vital pour rendre les transports collectifs et les espaces publics plus sécuritaires. Il faut des interventions robustes qui tiennent compte des habitudes de trajet, des besoins et des expériences uniques des femmes. 

Emma Richard a capturé cet échange dynamique à l’aide d’un enregistrement graphique. La discussion s’est déroulée durant la Semaine sans violence annuelle, qui avait cette fois pour thème « Pas sur nos écrans, pas dans nos rues ». Apprenez-en plus sur nos efforts de plaidoyer tout au long de cette campagne annuelle et accédez à notre boîte à outils ici. 

Revenez aux nouvelles
104 rue Edward, 1er étage, Toronto ON, Canada M5G 0A7 416-962-8881
Contenu produit conformément aux politiques de YWCA Canada. Notre numéro d’enregistrement à titre d’organisme de bienfaisance est 88878 9393 RR0001.
Créé par
Onaki logo