YWCA Canada se concentre cette année sur la violence facilitée par la technologie et centre les besoins, les expériences et la sagesse des survivantes dans les efforts pour agir contre la haine, l’abus et le harcèlement en ligne et son impact considérable sur la sécurité, le bien -être et liberté des femmes et des personnes de diverses identités de genre.
Dans le cadre de la Semaine sans violence, YWCA Canada a demandé à des artistes de créer et d’illustrer un monde sans la haine en ligne et d’explorer le concept de #heartspeech traduit par le discours du cœur, pour contrer la haine en ligne à l’aide de messages positifs.
L’œuvre présentée ici par l’artiste Jo Gustin capture le thème de l’utilisation positive de la technologie pour contrer la haine et la violence en ligne.
Voici la déclaration de l’artiste sur son œuvre :
« En tant que militante de l’intersectionnalité qui subit continuellement la violence en ligne et qui n’a pas été autorisée à partager son travail sur la plupart des réseaux sociaux depuis février 2018, j’ai saisi cette opportunité inespérée de la YWCA pour écrire un manifeste au nom de chaque personne opprimée de manière systémique. Qui essaye de résister ou simplement exister sur Internet, et se heurter à encore plus de violence de la part des internautes et des plateformes en ligne qui les couvrent.
Je considère les militants de la justice sociale comme des abeilles : travaillant dur pour avoir une chance d’exister et de prospérer dans le futur, étant systématiquement attaqués par l’activité humaine bien que leur simple existence « guérit le monde, en fait un meilleur endroit pour vous et pour moi et l’ensemble race humaine »[citant simplement le roi de la pop, pas grand-chose]. D’où le titre et la métaphore étendue.
J’ai attiré l’attention sur le pouvoir des mots à travers l’anaphore « Les mots PEUVENT être… » Les mots, les matières premières de mon métier. Mes seules armes dans ce combat. Et pourtant, dans ce poème, je ne leur ai pas donné les meilleures qualités. Ils peuvent être trompeurs et ils peuvent être destructeurs. Un paravent signifie étymologiquement protéger, créer une barrière. Et pourtant c’est là que je reçois des menaces de mort et du harcèlement de la part de parfaits inconnus, mais aussi du soutien et tellement d’amour de la part d’autres personnes que je ne connais pas de la part d’Adam.
Moi et mes collègues militants pour la justice sociale sommes toujours debout (peut-être pas si droits) parce que nous sommes capables de concentrer notre attention sur les bonnes choses, aussi banales et insignifiantes soient-elles. C’est une lutte pour rester positif au milieu de tout cela, mais le fait demeure que tout comme les abeilles… nous continuerons d’être des abeilles ! »
Découvrez le poème ici : Poème Jo Güstin FR
L’œuvre de Jo nous explique que les mots peuvent être puissants. Ces mêmes mots qui sont utilisés pour soutenir une personne, la rassurer et lui donner du courage peuvent être si destructeurs et déstabiliser son sentiment de sécurité et d’appartenance, et leurs caractéristiques humiliantes et dégradantes peuvent entraîner de graves conséquences psychologiques et sociales.
La haine en ligne se manifeste de plusieurs manières, et elle implique bien plus que des mots, c’est ce que on appelle le discours de haine. D’autres formes visuelles et multimédias sont aussi utilisées pour toucher ceux qui sont ciblés.
La haine en ligne a de nombreuses conséquences dévastatrices pour ses victimes, en particulier les femmes et les personnes de diverses identités de genre, mais une stratégie pour la combattre consiste à impliquer les utilisateurs des médias sociaux dans l’éducation à la littératie numérique. Cette stratégie apprend à évaluer les mots mais aussi à les déconstruire et appliquer les meilleures stratégies pour les aborder de manière appropriée.
Enfin, il est important d’être solidaires et de répondre à la haine et aux préjugés en ligne, car si nous ne le faisons pas, nous contribuons à donner l’impression que les sentiments haineux ou les préjugés font partie intégrante des normes sociales de la communauté, ce qui n’est pas acceptable.